La chair de l’écriture
Ananda Devi occupe dans la littérature une place singulière. Elle-même, comme d’autres écrivains contemporains, revendique son appartenance à une « littérature-monde ». Ses œuvres de langue française possèdent un ancrage géographique et national mais leur véritable patrie, c’est la poésie, la fiction littéraire et la vie spirituelle : en ce sens, elles dépassent et même abolissent toutes frontières.
L’itinéraire d’ANANDA DEVI est celui d’une femme écrivain qui interroge le monde, roman après roman. Du lieu fondateur, l’Ile Maurice, où elle est née, de l’océan Indien où sont publiés ses premiers livres, de l’Inde qui est à la fois le lieu d’origine de sa famille et un lieu de prédilection jusqu’aux différents lieux d’Europe où elle vit et publie (désormais dans la collection blanche de Gallimard) on peut suivre un parcours exceptionnel. Ses romans reflètent la diversité culturelle et son écriture évolue à la lisière de la poésie. Cependant si l’on doit y trouver une constante, c’est bien celle-ci : au cœur des fictions d’ANANDA DEVI, se trouve la chair, le corps, la vie des femmes.
Ainsi, noms de lieux, noms et destins de femmes sont en permanente interrelation.